On souffre en amour parce que l’on ne sait pas aimer.
Etrange titre vous pensez ?
Mon postulat de départ est le
suivant : pour moi l’amour rend libre et il épanouit. Donc si on souffre
de l’absence de l’autre ce n’est pas de l’amour mais de la dépendance
affective.
Et oui je pense que si l’on
souffre en amour c’est parce qu’on ne sait pas aimer. Mais c’est quoi aimer
est-ce que cela s’apprend ? On fait comment ? C’est quoi
l’amour ? C’est quoi les bases, les règles ? Qu’est-ce
qu’aimer ? Il n’y a pas vraiment de cours à l’école et la vérité absolue
n’est pas dans les livres, chaque situation étant unique.
Durant les premières années de
notre vie notre référence de ce qu’est l’amour et de ce qu’est être aimé vont
être nos parents et surtout notre mère. Hors c’est un amour parental et non un
amour amoureux qu’ils ont pour nous. La
façons dont ils s’aiment entre eux, si ils la montrent, va jouer aussi. Mais
c’est surtout la façon dont ils vont nous aimer qui va influer sur beaucoup de
chose.
Notamment l’amour de la mère qui
est bien souvent un amour fusionnelle et possessif. Ne pas oublier aussi les
rêves et désirs secrets que la mère nourrit pour son enfant. Tu seras moi en
mieux, parfois une vie par procuration. Mais ce n’est pas un amour amoureux,
hors c’est pourtant ce qui va nous servir de référence, de mètre étalon,
pendant de nombreuses années. Et si
pour la mère nous sommes le centre de toute sa vie nous allons récréer cela
avec notre partenaire en voulant qu’il fasse de nous le centre de sa vie, son
alfa et son oméga. Qu’il vive par et pour nous. C’est très égoïste.
Est-ce une bonne base cet
amour maternel ? En tous cas c’est bien souvent notre seul et premier bagage.
Certes il est utile au développement de l’enfant. Mais l’amour maternel est souvent conditionnel : fais ceci
pour moi, fais cela pour me faire plaisir, sois gentil et…, si tu fais cela tu
auras un bonbon… Certaines mettent donc des conditions à l’application de leur
amour, à la prodigation de leur affection. Du chantage affectif en quelque sorte.
Pas étonnant donc que les enfants
une fois adulte reproduisent ces exigences de preuves, de démonstration
d’amour. Alors que pour moi l’amour est inconditionnel, il ne se prouve pas, il
EST tout simplement. Mais pour ceux qui ont eu des parents les gatants (car culpabilisant d'être trop absent) ils vont souvent confondre cadeaux et preuves d'amour.
Pas étonnant que beaucoup de gens
soient possessif et fusionnel donc et que certains aient des attentes
maternelles ( réassurance, désir de prise en charge, protection…) vis à vis de leur partenaire amoureux.
Il est vrai que d’autres
références vont façonner notre façon d’aimer, comme les autres couples de la
famille : oncle/tante, grands-parents… Mais ce qui va le plus nous
façonner dans ce que l’on considère ou pas comme de l’amour c’est aussi ce que
nous allons lire et regarder durant notre enfance, notre adolescence et tout au
long de notre vie.
Nous sommes conditionnés très tôt,
puis petit à petit, par ce que nous découvrons dans la littérature (tragédies
grecques, Shakespeare…) au cinéma, à la télé, dans les magazines… Il ne faut
pas négliger la puissance des divers magazines et médias à vouloir façonner
notre façon d’aimer ou notre idéale amoureux ou plus simplement notre idéale du
bonheur. A vouloir nous imposer un modèle du couple, un modèle du bonheur en
dehors du quel il n’y aurait point de salut, à vouloir nous faire prendre des
vessies pour des lanternes. Une certaine image du bonheur.
Les romans à l’eau de rose et la
presse féminine faisant le plus de dégâts je pense. J’ai pour exemple dans mon entourage des femmes qui n’ont pas de
TV et/ou d’Interne et qui n’apprécient pas la presse féminine et dont
l’épanouissement fait plaisir à voir.
Le dictat de la presse féminine est la première violence faites aux femmes.
Ce n’est qu’une fois débarrassé de
tout ces carcans et conditionnements socioculturel, familiaux, religieux (les
tabous, les non-dits, les interdits) que nous pouvons savoir qui nous sommes
vraiment et ce qui nous convient
réellement. Un être humain n’est pas un idéal, mais un humain avec ses qualités
et ses défauts, le yin et le yang.
Qu’est-ce qu’aimer ?
Toute dépend donc la façon dont
nous avons été aimés ou pas par nos parents. De la façon dont nous les avons
aimé ou pas et de la façon dont nous aurions aimé les aimer ou pas.
Qu’est-ce qu’aimer alors ?
Quels sont les signes ?
Beaucoup de gens se fient aux sensations qu’ils éprouvent : le cœur qui
bat la chamade, le tournis, la douleur
exquise de l’absence de l’autre. Mais ce sont plus des preuves de manque, donc
de dépendance affective, que des preuves d’un amour réel. Certaines personnes
ne courent d’ailleurs qu’après ce type de sensations, elles y sont accrocs,
indépendamment de la personne qu’elles prétendent aimer. L’autre n’est qu’un
support comme un autre. C’est de la dépendance affective, de l'attentes donc de
la souffrance. Je me répète là.
J’ai remarqué que bien souvent ce
genre de personne a un vocabulaire bien précis : je veux tomber amoureuse,
je veux être amoureuse… La recherche d'états émotionnels. Des personnes qui
recherchent les sensations pour les sensations, les émotions pour les émotions.
Etre amoureuse, tomber amoureuse ce n'est pas de l'amour.
La dépendance affective n'est pas
de l'amour, il ne faut donc pas conditionner son bien-être par le fait d'aimer,
il faut une réciprocité sinon c'est de l'esclavage sentimental.
Alors prenez le temps d'aimer vraiment, et non pas de brader votre amour, votre
manque affectif juste en quête d'émotions.
L'amour c'est aimer, tout simplement.
Je veux aimer quelqu’un, je ne
veux pas être amoureux.
Je suis dans l’action, non dans
l’attente.